dimanche 13 février 2011

Des savons et des orchidées

So fait des macarons. Moi je fais des savons. C'est pas aussi bon et pas aussi beau, mais que veux-tu? C'est le fun à faire. En plus, ça ne fait pas de dégâts. Tout est propre quand on a fini. Les voici. Saveur de bleuets très, mais très subtile. À vrai dire, je trouve que ça ne sent aucunement les bleuets, mais ça sent bon.Pardonnez la qualité merdique de mes photos. C'est la faute à Steve Jobs.

En fait j'ai fait des savons pour donner en cadeau de Saint Valentin. Je suis très quétaine, en effet.

Je suis allée au costco avec ma maman. On a vraiment pas acheté grand chose. Par contre, ma maman m'a acheté une orchidée en guise de cadeau de Saint Valentin... n'importe quoi. Mais je l'aime mon orchidée Phalaenopsis. Il y avait plein d'orchidées violettes et blanches. J'ai choisi celle qui était différente. En premier lieu, je l'ai baptisée Georgette, mais trouvant que ce nom n'était pas bilingue, je l'ai nommé Rose. Rose Georgette l'Orchidée. C'est un beau nom. Elle aime bien se faire humectée par 3 glaçons par semaine. Elle aime beaucoup les emplacements clairs et biens éclairés, mais cependant elle n'aime pas la lumière directe du soleil. Ça lui donne des coups de soleil. Aussi elle déteste les courants d'air. Elle est capricieuse Rose.

Ça c'est comment tu verrait Rose si tu était une fourmis.


Finalement je vous laisse avec du Daniel Bélanger, parce que ça me trottait dans la tête aujourd'hui. C'est tout.

En somme, si mon âme oublie ton âme
Et que mes yeux oublient tes yeux
Ce sera le fruit d'la démance
Et non la violence
D'un aveux

Alors avant qu'un d'ces jours la folie...
Je t'aime

lundi 7 février 2011

Le plus fort, c'était mon grand papa.
Jamais il nous a dit non. Jamais il a dit ''pas maintenant, je le ferai tantôt''. Il n'avait pas de fille, petite fille ou petit fils préféré. Ça lui faisait plaisir quand on lui demandait des choses. Ma mère me disait souvent: ''Demande à ton grand père, ça va lui faire plaisir.'' Elle avait raison. Même quand on lui demandait quelque chose, jamais il n'imposait sa façon de faire. On lui expliquait comment on le voulait, il y pensait quelques minutes et disait: ''Ok, c'est comme ça que tu le veux, c'est comme ça qu'on va le faire''. Même si se n'était pas la façon qu'il aurait choisi. À 60 ans, il construisait un jeu de ballon poire dans la cour. À 77 ans, il a fait la plomberie du chalet, de A à Z. À 80 ans, il était monté sur la baignoire pour réparer la douche qui coulait dans la cuisine. Jamais il a grondé ses enfants. Jamais il n'a levé le ton.
Quand on s'assoyait à table pour manger, il en prenait une bouchée, nous regardait avec disait: ''C'est pas mangeable, hein?'' avec un sourire taquin. À chaque repas. Il était drôle. Souvent on arrivait à la maison après une journée d'école et il était soit dans la cour en train de réparer quelque chose ou dans le salon assis sur le canapé. Il avait toujours une surprise pour nous. Il arrivait avec un bijou qu'il avait trouvé, une cafetière, un mini frigo, des outils, n'importe quoi. Mon grand père ramassait tout. Tu aurais pu lui dire: ''Grand papa, j'aurais besoin d'une laveuse sécheuse.'' Il t'en trouverait une dans un délai de quelques jours.
À Noël, même le Noël dernier, il installait les décorations chez tous les voisins. Il fabriquait de grandes étoiles en branches de sapin qu'il décorait de lumières et les apportaient chez ses filles. Le la rue, son étoile était si imposante, elle était si magnifique, on était fière de dire que c'est l'étoile de grand papa.
Quand on était en Floride, on partait à la plage le matin, et quelques heures plus tard, Grand papa arrivait, des fois on se demandait comment il avait fait pour savoir qu'on était là. Et puis il repartait. À chaque matin il regardait l'autobus qui venait chercher les enfants pour aller à l'école. Il savait l'heure précise du pickup et l'heure précise de retour. Si l'autobus tardait d'une minute, on le savait. Quand les gros hôtels ont commencé à se faire construire sur la plage, il passait des heures à examiner les travailleurs. Il nous disait combien de temps ça prenait pour que le bonhomme dans la grue se rende en haut, à quelle heure il descendait, et combien de jours ça prenait pour construire un étage. Quand on voulait aller au centre d'achat, il était toujours volontaire pour nous y conduire. Il nous laissait à la porte du JC Penny. Puis, il disparaissait. On le retrouvait 1 heure et demi plus tard, il nous avait trouvé. On ne savait pas comment.
À la maison, de son balcon, il regardait les avions. Il pouvait dire d'où l'avion venait, à quelle heure elle atterrissait et de quelle compagnie elle appartenait. Des fois il nous appelait sur le balcon pour nous montrer les grosses avions qui volait bas. Il connaissait même les détours qu'elles prenaient en cas de mauvais temps. Tous ses petits détails. Il faisait comme si ce n'était pas important, juste des fais anodins, mais il faut bien croire que pour lui c'était important, parce qu'il en savait tant. Quand on arrivait chez mes grands parents, on signalait leur numéro pour qu'ils nous ouvrent la porte, et on leur disait toujours allô à la caméra parce qu'on savait qu'ils nous regardaient de leur télé. C'était mon grand père qui avait installé le système de caméra pour surveiller le vestibule du bloc. La caméra était tellement bien cachée, que s'il nous avait pas dit que c'était le petit trou dissimulé dans le répertoire des résidents, on ne l'aurait jamais su.
C'est lui qui m'a accompagné à mon examen de conduite. J'étais censé utiliser sa voiture. Quand le monsieur m'a dit que je devais en louer une parce que le break à bras n'était pas à la hauteur, mon grand père à rouspété. C'était drôle. L'an passé, lorsque mon frère était à l'IPIQ et qu'il se pratiquait à démolir des maisons, mon grand père était allé le voir. Il a garé sa voiture de l'autre côté de la rue et s'est assis là et à regardé. Il ne l'avait pas dit à mon frère. Par la suite il avait tout raconté ce que les gars avaient fait. Il était tellement fier de lui. Il était fier de nous tous. Après la cérémonie de remise des sarraus, il m'a dit: ''S'ils veulent que vous soyez à l'heure pour vos rendez-vous, ils devraient vous montrer l'exemple, ils ont commencé 30 minutes en retard''.
Il aimait tellement ma grand mère. Il serait allé chercher la lune pour elle. Ils se tenaient toujours par la main. Je me souviens de leur 50e anniversaire de mariage, lorsqu'ils se sont mis à danser au beau milieu du restaurant. Ma mère dit que personne ne savait danser comme mon grand père. Il te prenait dans ses bras et t'envoutait. Les hommes de nos jours ne dansent pas comme lui. Il avait tellement de style et de classe. Il était toujours bien habillé, bien coiffé.
Tout le monde l'aimait. Je donnerais 10 millions à la personne qui peut trouver une personne, en vie ou non, qui parlerait en mal de lui.
Jamais il ne s'est plaint. Jamais il n'a dit: ''J'ai mal''. Même avec des fractures aux côtes, aux vertèbres, aux bras, aux jambes. Il ne l'a pas dit. Il faisait tellement confiance à ses filles. Ses niveaux de calcium étant bas, il devait restreindre son ingestion de liquides à moins d'un litre par jour. Ses filles aurait pu lui dire: ''Ok papa aujourd'hui tu peux seulement boire 1 tasse de thé''. Il aurait dit OK. ''Papa, aujourd'hui tu dois boire 15 gallons d'eau''. Il n'aurait pas rouspété. C'est parce qu'il les a tellement aimé qu'elles ont voulu tout faire pour lui. Rares sont ceux qui ont eu les soins qu'il a eu. L'hôpital ne voulait pas lui donner congé. Mais grand papa en avait assez, il voulait aller à la maison. Les filles ont trouvé l'équipement médical, l'oxygène, le dilaudid, le scarpolamine, le versed. Grand papa est retourné à la maison. Il n'aimait pas l'oxygène. Il disait: ''J'veux pas avoir ça jusqu'à la fin de mes jours''. Il n'avait pas peur de la mort, mais il ne voulait pas en parler. Il ne voulait pas partir non plus. Quand son neveu cardiologue est allé le visiter la fin de semaine dernière, après son départ il a dit: ''Je pourrais pas aller à son hôpital?''. Il aurait bien voulu se battre.
Oui il veille sur nous et il rejoint les deux bébés, ses frères, ses soeurs et tout le monde qui est déjà là-haut. Mais ce n'est pas vraiment réconfortant, parce qu'il prenait déjà trop soin de nous. C'était déjà un ange. Le bon Dieu aurait pu attendre un peu...

vendredi 4 février 2011

cent fois j'ai manqué de courage

Ce que tu aimes, tu le laisses libre.
S'il est à toi, il te reviendra,
S'il ne te revient pas, c'est qu'il ne t'a jamais appartenu.




Si je suis là, lamentable,
L'âme en peine, Inconfortable,
Dans cette ville sans visage,
Cent fois j'ai manqué de courage

Si je m'abîme, si je me brime
Dans ce décor triste et sublime
Si je me nuis, nuit après nuit
Jour après jour, mon amour

Si je prie et si j'écris,
Si je vis comme on parie,
Si j'écrase mon coeur vide
Pour en extraire l'acide,
Si je pleure ou si j'implore
Le ciel, la vie ou la mort,
Si je meurs et si je mords
...Alors j'y pense encore

Si je ris comme tous ces gens,
Gentiment montrer ses dents,
Saluer comme on insulte
Faire l'amour comme on exulte

Si je bois et si je nole
Ma chaude peine dans mon sang-froid,
Si je saigne et si je signe
De mes larmes ton coeur indigne

Si je me brise aussi souvent
Pour une bise un mauvais vent,
Si le soleil ne m'atteint pas
Si le sommeil ne m'éteint pas

Si mes lèvres traînent mes chagrins,
Mes regrets de tout et de rien
Si mes rêves traînent le matin,
Au lieu de vivre je me souviens...



J'ai pas trop envie d'écrire mes émotions ici ou d'expliquer quoi que ce soit, alors je les ai écris ailleurs.

mardi 1 février 2011

j'ai pas eu de chaussettes aujourd'hui

Madeleine est revenue me voir aujourd'hui, probablement la dernière fois que je vais la voir. Elle n'était pas contente, comme d'habitude. Elle dit : "C'est pas la faute à la petite! Quand elle l'a fait en cire, tout était parfait. C'est le lab qui a tout bousillé. Le plastique, le plastique! C'est quoi cette affaire-là?" Elle a sorti quelques gros mots, et puis on a bien ri.

Je me suis ennuyée d'elle, mais pas de ces moments où elle se met à crier. Elle a amené deux paires de chaussettes, mais elle ne voulait plus m'en donner. "T'en as eu 6 paires, c'est assez." Val a reçu une paire, et Johanne (la secrétaire du big boss des cliniques) aussi. Madeleine lui a dit : "Vous avez l'air d'avoir des ptits pieds, tiens prends ça" puis elle lui a garoché ses chaussettes.

Elle a vu le big boss, il lui rembourse ses prothèses, et ferme son dossier. Je ne vais plus jamais revoir Madeleine.
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